La crise de Verglas de janvier 1998

Janvier 98, une terrible tempête de verglas s'abat sur le sud-est du Québec. Montréal est touché mais la Montérégie subit les pires dégâts. Cette zone est baptisée "Le triangle de glace".

Photo et texte: http://www.verglas.netc.net Merci à Michel!

Le verglas constitue souvent le pire danger qui nous guette en hiver. Plus glissante que la neige, la pluie verglaçante est tenace et s'agrippe à tous les objets qu'elle touche. En petite quantité, elle est dangereuse, en grande quantité, elle est catastrophique!
Les tempêtes de verglas constituent une menace de taille pour toutes les régions du Canada, à l'exception du Nord. Elles sont particulièrement communes de l'Ontario jusqu'à Terre-Neuve. Leur gravité dépend largement de l'accumulation de glace, de leur durée, de l'endroit où elles se produisent et de l'étendue des régions touchées. Selon ce critère, le verglas de 1998 a été le pire qu'ait connu le Canada de mémoire d'homme. Du 5 au 10 janvier 1998, il est tombé, au total des quantités de pluie verglaçante et de grésil entremêlés d'un peu de neige, qui ont dépassé 85 mm à Ottawa, 73 mm à Kingston, 108 mm à Cornwall et 100 mm à Montréal. Les grosses tempêtes qui avaient déjà touché la région, notamment Ottawa en décembre 1986 et Montréal en février 1961, avaient déposé entre 30 et 40 mm de glace, soit environ la moitié des quantités enregistrées en 1998!
Comble de malchance, la tempête a malmené une des régions les plus peuplées et urbanisées d'Amérique du Nord, laissant plus de 4 millions de gens dans le noir et le froid pendant des heures, sinon des jours. Il va sans dire que la tempête a directement affecté plus de gens que tout autre événement météorologique de l'histoire canadienne. Plus de 700 000 personnes sont toujours sans électricité et ce pour une troisième semaine consécutive. Si la tempête avait frappé à 100 km plus à l'est ou à l'ouest de sa cible principale, son effet aurait été beaucoup moins dévastateur.

Image : Réseau de transport de l'électricité au pire de la tempête

Quelques vidéos : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Ce qui rend la tempête de verglas inhabituelle, cependant, c'est sa durée. En moyenne, Ottawa et Montréal reçoivent des précipitations verglaçantes à 12 ou 17 occasions chaque année. Chaque épisode dure généralement quelques heures, ce qui donne une moyenne annuelle totale d'environ 45 à 65 heures. Cette année, les précipitations ne sont pas tombées continuellement, mais le nombre d'heures de pluie et de bruine verglaçantes a dépassé 80, soit environ le double du total annuel normal.

Effets de la tempête sur le Canada :

  • Au moins 25 personnes sont mortes, dont beaucoup d'hypothermie;
  • Environ 900 000 foyers ont été privés d'électricité au Québec et 100 000 en Ontario;
  • Environ 100 000 personnes ont dû se réfugier dans des centres d'hébergement; sur une période de 24 à 48 heures,
  • Certains ont dû faire bouillir leur eau avant de la consommer;
  • Les compagnies aériennes et ferroviaires ont dû inciter les gens à éviter la région touchée;
  • 14 000 soldats (y compris 2 300 réservistes) ont été déployés pour aider au nettoyage et aux évacuations et pour assurer la sécurité;
  • Des millions de résidents des régions touchées ont dû vivre en transit, visitant leur famille pour se laver ou partager leur repas ou emménageant temporairement chez des amis ou dans un centre d'hébergement;
  • L'épisode prolongé de verglas a détruit des millions d'arbres, 120 000 km de lignes électriques et de câbles téléphoniques, 130 pilônes de transport évalués à 100 000 $ chacun et environ 30 000 poteaux de bois à 3000$ pièce.
Les dommages subis dans l'est ontarien et le sud du Québec sont importants au point où il faut procéder à une reconstruction majeure du réseau électrique et non seulement à sa réparation. Ce que l'être humain a pris un demi-siècle à ériger, la nature l'a détruit en quelques heures.
Les agriculteurs, en particulier, ont été durement frappés. Les producteurs laitiers et les éleveurs de porc ont perdu l'électricité, d'où la course effrénée aux génératrices qu'ils ont dû se partager pour traire leurs vaches ou prendre soin des porcs nouveaux-nés. Les acériculteurs du Québec sont responsables de 70 % de la production mondiale de sirop d'érable; beaucoup d'entre eux sont ruinés, la majeure partie des érablières ayant été détruites en permanence.

Les informations trouvées sur cette page proviennent d'Environnement Canada.

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